Crime à Moscou, 1er mai 2017, 381 pages

Dans le monde de l’opéra, des chanteurs périssent en plein spectacle. Une journaliste d’investigation est victime d’un chauffard qui prend la fuite, un professeur de danse est éliminé sur son perron d’une rafale de mitraillette. Comment des chanteurs médiocres peuvent-ils devenir des stars internationales ? Quel secret cache donc le musée ? Pourquoi une jeune femme est-elle séquestrée et une autre assassinée ? L’ambassade joue-t-elle un rôle dans le cours des événements ? Les enquêteurs ont du fil à retordre avec tous ces mystères.

Prologue

Pendant une journée entière, c’est repos pour les chanteurs. Manon en profite pour louer une voiture et aller du côté du musée Glinka. Là-bas se trouve peut-être la clé de l’énigme dans ce bâtiment interdit au public. Comment se fait-il que des chanteurs plus que médiocres deviennent des stars internationales de l’opéra ? 

Avant de prendre le volant, elle consulte son téléphone portable pour décider du trajet. GoogleEarth, une belle invention ! Dans les environs du musée, se trouve un lac. Idéal pour faire de la barque !

Sans encombre, elle atteint le manoir. Un autocar devant le portail annonce la visite d’un groupe sur les lieux. Manon se gare à côté du véhicule. Elle a changé de vêtements, mais son statut d’étrangère la rend facilement repérable. Elle commence par une promenade dans le parc et s’assoit sur un banc d’où elle a vue sur le bâtiment principal et sur la grande remise qu’elle observe soigneusement.

Elle discerne maintenant ce qu’elle n’avait pas repéré lors de sa première visite. Deux grandes baies vitrées du côté opposé à l’allée centrale sont à moitié camouflées par les branchages. Une porte s’ouvre. A sa stupéfaction, elle voit Oussov, Koutov et une jeune femme en sortir. Ils ne remarquent pas sa présence et se dirigent vers une Mercedes grise un peu plus loin sur l’esplanade. Le moteur ronronne et la voiture démarre pour disparaître au tournant de l’allée. Elle entend le bruit de l’engin décroître. Que venaient-ils faire ici ? Et pourquoi Koutov et Oussov sont-ils ensemble ? De toute évidence, ils retournent à Smolensk.

Elle veut en avoir le cœur net. Les portes-fenêtres sont à une trentaine de mètres. Elle les franchit sans se presser. L’air le plus naturel du monde, elle évite de marcher sur les graviers qui pourraient crisser et révéler sa présence. L’herbe étouffe son approche. Elle se penche un peu pour scruter l’intérieur. Ce qu’elle aperçoit derrière les vitres la laisse perplexe. C’est une chambre tout ce qu’il y a de plus banal mais, au-delà de la porte entrouverte, le décor est rien moins que banal. Des tables de laboratoire sur lesquelles sont allongés deux femmes et deux hommes. Elle va vers l’autre porte vitrée. Le même spectacle se répète, mais cette fois-ci, les tables sont dans la chambre même. Il s’agit de lits rehaussés dont le matelas est peu épais. De tous les panneaux à la tête du lit s’élancent des tuyaux conduisant à une seringue plantée dans le bras de l’occupant.

Alors qu’elle revient vers la première fenêtre, un coup sur la nuque déclenche une myriade des proverbiales étoiles devant ses yeux. Avant de plonger dans l’inconscience, elle pense qu’une meilleure surveillance des environs lui aurait éviter ce désagrément.  

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